Convened by Patrick Hersant (ENS) patrick.hersant@ens.fr.
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Au terme de quelles opérations mentales et scripturales un texte devient-il, dans une autre langue, un autre texte ? Pour mieux comprendre comment naissent les traductions, on se penchera ici sur les documents de travail de traductrices et de traducteurs : biffures et permutations, ratures et repentirs, palettes et retouches exposent sur la page un processus encore peu étudié : la traduction à l’œuvre.
Associant traductologie et génétique des textes, la génétique des traductions invite à observer le travail des traducteurs sous ses multiples aspects : rédaction, péritexte, correspondance avec l’auteur, réflexions sur la pratique, etc. Cette journée d’étude s’en tiendra toutefois à un unique objet, sans doute le moins exploité à ce jour : les brouillons de traduction.
PROGRAMME:
9.00
Esa Christine Hartmann (Université de Strasbourg)
Les manuscrits de R. M. Rilke au miroir de la traduction
En explorant la genèse des Cahiers de Malte Laurids Brigge et de sa traduction par Maurice Betz, fruit d’une collaboration avec Rilke lui-même, on observera le potentiel créateur du bilinguisme poétique et les mécanismes d’autotraduction à l’œuvre sur les manuscrits.
9.45
Clément Fradin (Université Paris 8)
Un “journal intime de traduction” : Paul Celan et ses traductions de l’été 1957
En juillet-août 1957, Paul Celan déploie une intense activité de traducteur — il traduit ainsi en quelques jours le Bateau ivre de Rimbaud. Une fascinante trace de ce moment se trouve dans un cahier où il consigne ses traductions (le plus souvent inédites) d’auteurs tels que Desnos, Rimbaud, Michaux ou Yeats.
10.30
Chiara Montini (Institut des textes et manuscrits modernes)
Vittorio Alfieri : l’autotraduction comme apprentissage
Si Vittorio Alfieri (1749-1803), comme beaucoup de ses concitoyens, parlait aussi bien le français que le piémontais, son ambition restait de maîtriser l’italien — et c’est par un détour insolite qu’il y est parvenu, rédigeant ses tragédies en prose française avant de les traduire en prose italienne, puis de les versifier dans cette langue.
11.15
Pascale Sardin (Université Bordeaux Montaigne)
Barbara Bray, traductrice de Marguerite Duras, au prisme du fonds John Calder de la Lilly Library
Les archives John Calder conservées à la Lilly Library (université de l’Indiana) donnent accès à des documents qui permettent de contextualiser la genèse de la traduction anglaise du Marin de Gibraltar de Marguerite Duras par Barbara Bray (1924-2010), la visée traductive qui l’a portée et le contexte agonistique dans lequel la traduction fut réalisée.
13.00
Patrick Hersant (Université Paris 8 / ITEM)
François-Victor Hugo and Shakespeare’s sonnets
Among the translation manuscripts kept at the Maison Victor-Hugo in Paris, half a dozen sheets covered in tiny characters are of particular interest for genetic translation studies — these are the drafts of François-Victor Hugo’s translation of five sonnets by Shakespeare, with crossed-out lines, annotations and rewritings testifying to a careful, tentative rendering of prosody and rhyme.
13.45
Serenella Zanotti (Università degli Studi Roma Tre)
Dissonant narratives in and out of the archive: Anthony Burgess and the Italian translation of Blooms of Dublin
Drawing on a variety of archival sources, including the Burgess Foundation Archives, the Burgess Papers and the Pantucci Collection at the Harry Ransom Center, this paper aims to explore the dissonant narratives that emerge from the surviving drafts of the Italian translation of Blooms of Dublin, a musical adaptation of James Joyce’s Ulysses by Anthony Burgess.
14.30
Solange Arber (Université de Picardie Jules-Verne)
Yvan Goll’s translation of T. S. Eliot
While exiled in the United States from 1939 to 1947, Franco-German poet Yvan Goll made English his third creative language. The typescript of his translation of T.S. Eliot’s The Dry Salvages reveals how he discovered and explored this new poetic field.
15.15
Anthony Cordingley (Université Paris 8 / The University of Sydney)
Challenging the clichés of self-translation: genetic insights into authorial rewriting across languages
It is often said that when an author composes a work in one language and translates it into another the distinction between original and translation dissolves, and that each published version may be read as a draft of the other. But what if we consider also the drafts of the translated text? What happens when they show the published translation to be one of a number of possible readings of its source?